Minos
La Biospéléologie
Volée de Chauve-souris
La chauve-souris est le seul mammifère capable de voler de manière soutenue. Les chauve-souris ou chiroptères sont divisées en deux sous-ordres : les grandes chauves-souris ou mégachiroptères et les petites chauves-souris ou microchiroptères. En tout, il existe presque un millier d'espèces.
Cependant, contrairement à la plupart des oiseaux, les chauves-souris sont capables de voler à des vitesses assez faibles, avec une extrême habileté. Grâce à un repli de peau, tendu entre les membres antérieurs et les chevilles, et soutenu par les os très allongés du membre antérieur et les doigts, elles peuvent contempler le monde de haut.
Une autre caractéristique étonnante de ce petit animal est son système d’écholocation d’ultrasons pour se diriger dans le noir et pour cibler leurs proies. Les impulsions ultrasonores sont générées au niveau du larynx et sont émises soit par la bouche ou soit par les narines. L’onde réfléchie par l’environnement est détectée par les oreilles. Si les mégachiroptères se servent de la vue plutôt que de l'ouïe pour s'orienter, aucune chauve-souris n'est aveugle.
La plus sympathique représentante de la faune cavernicole (bien que la grotte ne soit qu’une maison et non un biotope) est aussi menacée de disparition.
Les spéléologues sont au 1er rang des accusés, alors que personne mieux qu’eux n’a appris à connaître et à protéger cet animal d’une grande fragilité. Les spéléologues dignes de ce nom ont depuis longtemps intégrés dans leur pédagogie la protection des chiroptères. Ils savent transmettre à leurs initiés, aux néophytes, le respect des colonies hibernantes ou encore à ne pas bousculer le Rhinolophe, suspendu sur leur passage, et encore moins à le brûler malencontreusement avec leurs lampes acéto…
Les vraies menaces pour ces petits mammifères sont à rechercher ailleurs : pesticide, traitements agricoles et forestiers en tout genre qui empoisonnent les proies capturées par les chauve-souris. Insectivores exclusifs, elles sont victimes des poisons fixés par les insectes dont elles font d’énormes hécatombes ! Cercle vicieux…
Mais vouloir trop bien faire conduit à des erreurs ! Il en est ainsi d’une grotte de l’Ain, gîte d’une colonie de Minioptères. On a pensé bien faire en empêchant l’intrusion des hommes dans cette cavité par la pose de barreaux. Le résultat fut catastrophique, la colonie de minioptére abandonna la cavité, après que de nombreux individus se soient fracassés contre les barreaux pourtant calculés pour les laisser passer ! On a attribué cet « accident » à la grande vitesse de cette espèce dont le système de détection n’intégrait pas l’obstacle à temps.
Cet exemple montre le chemin qu’il reste à parcourir lorsqu’on touche à ce domaine…
Essaim de Minioptères dans les Pyrénées Orientales, Miniopterus schreibersi
(cliché : Christian Vanderbergh).
Petit Rhinolophe de région parisienne - (cliché : Eric Ollivier)
Groupe Spéléologique Minos
Muséum National d'Histoire Naturelle - 57 rue Cuvier 75231 Paris Cedex 05
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