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Montenegro 2004/03/02 (massif de l'Orjen)

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Quoi de plus séduisant pour un spéléologue qu'une montagne calcaire qui culmine à 2000 mètres d'altitude et qui subit plus de 5 mètres de précipitations par an (exactement 5317 mm en moyenne sur 15 ans ; c'est un record d'Europe). Ce massif, édifié dans des calcaires triasiques et Crétacé, remodelé par les glaciations Pléistocène, s'élève au-dessus des bouches de Kotor et marque ainsi l'extrémité méridionale de l'Hercégovine. Seule sa partie orientale est en territoire monténégrin, sa zone orientale se développant en république serbe de Bosnie. Bien qu'ayant été prospecté de longues dates par les spéléologues ou les scientifiques, le massif recèle de nombreux points d'interrogation et les données recueillies restent fragmentaires. De plus, un grand nombre d'objets spéléologiques cités dans la littérature demeurent introuvables du fait de la faiblesse de leur description ou de la diversité des noms utilisés pour les qualifier.

Bleu karstique au Monténégro - (cliché : Eric Quéinnec)

Exemptes de minage intempestif des zones dégagées, l'endroit paraît presque paradisiaque comparé aux Poljes Bosniaques et cette histoire d'austro-hongrois venus il y a un siècle fortifier le coin, rejoint nos pas sur ces chemins de l'Orjen, notre bac à sable de l'été 2003, 2004…

Le travail prévu dans le cadre des expéditions de 2002-03-04 était la prospection autour du village de Crkvice des abords des pistes construites par les austro-hongrois à la fin du 19ème siècle. Crkvice, village fantôme, est situé au-dessus de la baie de Kotor.Nombre de cavités ont été découvertes, explorées et topographiées. Certaines ont révélé une richesse faunistique. Leurs développements n'excèdent jamais le 100 mètres, mais offrent une première vision du massif. Jean-Yves Bigot a rejoint l'expédition durant la campagne de 2004.

Une autre partie du travail fût l'exploration du gouffre du Brouillard (Maglena Jama) situé à quelques kilomètres du camp et juste au-dessus du polje de Grahovo. Connu depuis des années, dont les résultats en 2002, grâce à un ré-équipepent en règle de la zone des puits, ont fait surgir un fort potentiel, en particulier la possibilité de rejoindre le collecteur du massif qui se déverse dans la baie de Kotor à coup de plusieurs dizaine de mètres cubes à la seconde. L'exploration a été effectuée en 2003 avec Daniel Colliard (Cavernicoles), Carlos Placido (Ursus) et Evelyne Allain (AFEGC).

Le karst du sommet de l'Orjen. Au fond à droite, la partie sommitale du massif
(cliché : Sébastien de Rossi).



Pause au bar du col de l'Orjen (cliché : Odile Menu-Pavloff)